La biodiversité atténue les risques pour la santé
Ce policy brief a été demandé et supervisé par Biodiversa+, produit par Dr. Miri Tsalyuk et traduit par le ministère français chargé de la transition écologique et de la Fondation française pour la recherche sur la biodiversité (FRB).
Dans un monde en proie à des crises sanitaires, écologiques et climatiques sans précédent, la biodiversité s’impose comme un levier stratégique majeur pour les sécurités alimentaire, des écosystèmes et des humains. La nécessité de sortir des approches en silo est désormais scientifiquement établie, notamment à travers les derniers rapports de l’IPBES, qui proposent des pistes concrètes en ce sens. À travers trois notes politiques récemment traduites en français par la FRB, Biodiversa+, le partenariat européen finançant la recherche sur la biodiversité, met en lumière les bénéfices concrets d’une nature vivante, riche et diversifiée pour l’humain – des paysages agricoles aux microbiotes du sol, en passant par les forêts et les rivières.
La note La biodiversité réduit les risques pour la santé s’attaque à l’un des enjeux sanitaires majeurs de notre siècle : l’émergence de maladies infectieuses, en particulier zoonotiques. Près de 75 % des nouvelles maladies humaines proviennent d’animaux, souvent sauvages. Leurs transmissions aux humains sont favorisées par la fragmentation des habitats, l’urbanisation, le commerce illégal de faune sauvage, mais aussi la perte de diversité microbienne.
Les données issues de six projets de recherche révèlent des dynamiques complexes. Dans certains cas, une grande diversité réduit la prévalence des agents pathogènes (effet de dilution). Dans d’autres, elle peut au contraire favoriser la transmission si certaines espèces vectrices sont surreprésentées. Une approche fine, locale et interdisciplinaire est donc cruciale.
La note politique de Biodiversa+ appelle à renforcer l’approche « Une seule santé » (One Health), qui lie santé humaine, animale et environnementale. Une surveillance renforcée des pathogènes dans la faune et l’environnement, une meilleure régulation des échanges de faune sauvage, et la restauration ciblée d’habitats clés sont autant d’actions proposées.