Conservation, climat, économie et société : l’océan, haut lieu de la biodiversité
Face à cette urgence, un constat s’impose : il est impératif de protéger la biodiversité marine. Dans ce contexte, la création d’aires marines protégées (AMP) est devenue une priorité mondiale. Toutefois, leur efficacité à protéger durablement la biodiversité reste une question complexe, soulevant des interrogations sur leur mise en place, leurs statuts et leurs impacts réels. Embarquons ensemble pour un périple au fil de l’eau, à travers des articles scientifiques publiés récemment et issus, pour la plupart, de travaux permis par la FRB à travers son Cesab.
Les travaux menés par la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB), notamment à travers son Centre de synthèse et d’analyse sur la biodiversité (Cesab), apportent de multiples éclairages pour une meilleure compréhension de la manière dont les espèces s’adaptent aux changements globaux, des zones à haut potentiel de protection, mais aussi des enjeux de gouvernance (pouvoir, justice, impacts et efficacité des mesures, etc.), de la place des parties prenantes, etc.
Retour sur les derniers articles publiés ces dernières semaines dans des revues scientifiques majeures (Nature Ecology and Evolution, Proceedings of the National Academy of Science (Pnas), One Earth, etc.), offrant un regard pluriel afin de mieux comprendre le présent, préparer l’avenir et affiner la définition des efforts nécessaires à la réussite des défis de la transition écologique.
L’imidaclopride est l’insecticide de la famille des néonicotinoïdes le plus utilisé au monde. Commercialisé en France depuis 1991, il a progressivement été interdit par l’Union européenne (UE) et pour toutes cultures en 2018. Il a depuis fait l’objet de dérogations, notamment pour les cultures de betteraves sucrières, et son interdiction continue d’être contestée par plusieurs syndicats agricoles. Quand et où a-t-il été utilisé en France ? C’est ce que révèle une étude parue en juin dans la revue Science of the Total Environment, première étape d’un projet qui vise à mieux comprendre l’impact de l’imidaclopride sur la biodiversité.
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Un des axes d’action de l’Union européenne pour réduire ses émissions de carbone consiste à renforcer le recours au transport fluvial par voies navigables intérieures (fleuves, rivières, canaux). Le transport de marchandises par bateau émet en effet moins de carbone que par la route. Or le développement des infrastructures nécessaires modifie les caractéristiques éco-morphologiques des cours d’eau douce avec de sérieux risques sur leur biodiversité. Dans un contexte de déclin avéré de la biodiversité, une telle mesure ne peut être mise en œuvre sans que ses impacts ne soient compris ni que des solutions pour limiter les pressions exercées ne soient pensées en accord avec les objectifs et cibles du Cadre mondial pour la biodiversité. C’est sur ce sujet que travaille depuis 4 ans un groupe de chercheurs et chercheuses internationaux dont les résultats sont sortis en mai dernier dans la revue Nature Ecology and Evolution.
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Du fait du changement climatique et de l’augmentation globale des températures, la distribution des surfaces gelées (glace, neige, pergélisol) régresse à un rythme effréné sur terres et dans les océans. Ceci n’est pas sans conséquence sur la biodiversité et ses réponses adaptatives sont encore mal connues. Or, mieux comprendre ces réponses s’avère indispensable pour mieux anticiper le devenir de la biodiversité et de nos sociétés. Ces dernières semaines, trois papiers majeurs sont parus à ce sujet dans des revues scientifiques (Nature Reviews Earth & Environment, Proceedings of the National Academy of Science, Global Change Biology) : le fruit d’un travail conséquent mené par un consortium de 23 chercheurs et chercheuses de 8 nationalités différentes, réunis au sein du groupe FRB-Cesab Bioshifts.
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Protéger les océans est une nécessite environnementale mais rencontre d’énormes difficultés sociales, politiques, de justice, etc. Réunissant 23 scientifiques de 12 nationalités différentes, le projet de recherche Blue justice, financé par la FRB au sein de son Centre de synthèse et d’analyse de données sur la biodiversité (Cesab), propose un cadre de réflexion pour identifier et lever ces asymétries qui constituent des entraves à la justice environnementale. Dans une étude parue en mai dernier dans la revue Nature Ecology and Evolution, le groupe propose trois pistes d’amélioration : réduire les asymétries de pouvoirs en matière d’accès à la biodiversité et aux services écosystémiques, rapprocher politiques publiques et pratiques, développer les capacités d’anticipation et de scénarisation.
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Face au déclin de la biodiversité, les efforts de conservation se multiplient dans le monde entier et des études récentes rassurent quant à leur efficacité pour ralentir le déclin voire améliorer l’état de la biodiversité (Langhammer et al., 2024 dans Science). Cependant, la plupart des évaluations se concentrent uniquement sur les mesures écologiques, sans tenir compte ou très peu de la manière dont les projets sont construits, et des implications politiques et sociales de la conservation. Comment les peuples autochtones et communautés locales sont impliqués dans la conservation ? Comment leur influence, leurs connaissances et leurs actions contribuent au succès des projets ? Face aux manques de connaissances, ce sujet fait aujourd’hui débat dans le monde de la conservation. Un groupe de chercheurs et chercheuses internationaux, dont plusieurs membres de la Commission des Politiques environnementales, économiques et sociales de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), se sont réunis pendant plusieurs années au sein du Centre de synthèse et d’analyse de la biodiversité, le Cesab de la FRB. En mai 2024, ils publient une importante étude dans One Earth, s’appuyant sur près de 650 articles scientifiques. Ils apportent ainsi une meilleure compréhension de ce qui fonctionne le mieux, pour les humains et pour la nature et appellent à un changement profond en faveur d’une justice sociale et d’une gouvernance équitable.
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La complexité des enjeux de conservation de la biodiversité a conduit à un engagement accru des parties prenantes par le biais de processus participatifs, mais souvent sans que l’on comprenne clairement comment ou si ces processus conduisent effectivement à de meilleurs résultats en matière de biodiversité. Depuis 2021, les membres du projet FRB-Cesab PowerBiodiv tentent de mieux comprendre comment les multiples dimensions du pouvoir imprègnent ces processus et peuvent conduire à leur amélioration dans un objectif de conservation de la biodiversité. Une quinzaine de chercheuses et chercheurs internationaux mettent ainsi en commun leurs expertises en science politique, sociologie, biologie de la conservation, géographie, facilitation, gestion de conflits, écologie et anthropologie. À la suite de la publication de certains de leurs résultats dans la revue People and Nature, rencontre avec Lou Lecuyer, post-doctorante au Cesab de la FRB sur ce projet.
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Fourmi électrique, huitre creuse ou frelon asiatique etc. Sur la planète, plus de 40 000 espèces exotiques sont recensées et 3 500 d’entre elles sont des espèces exotiques envahissantes nuisibles. Que ce soit sous forme végétale ou animale, ces espèces ont été introduites par les humains en dehors de leur aire de répartition naturelle, volontairement ou accidentellement. Appelées aussi invasions biologiques, elles impactent les écosystèmes et les espèces, les contributions de la nature tout en pouvant dans certains cas avoir des effets positifs. Dans son prochain rapport à paraitre le 4 septembre, l’Ipbes présente les données les plus récentes sur le statut et les tendances des espèces exotiques envahissantes dans le monde.
Afin d’offrir une bonne compréhension du sujet la Fondation pour la recherche sur la biodiversité et le Museum national d’Histoire naturelle vous proposent une série d’articles, destinés au grand public et donnant la parole aux meilleurs spécialistes français du sujet.
Plus de 40 000 espèces exotiques se propagent sur la planète, dont plus de 3 500 sont des espèces exotiques envahissantes mettant en danger la biodiversité. Selon l’Ipbes, elles sont considérées comme une des principales causes d’extinction des espèces et l’une des grandes causes globales de perte de biodiversité. Franck Courchamp, l’un des auteurs du rapport de l’Ipbes, insiste sur la gravité des impacts économiques et environnementaux de ces invasions biologiques et appelle à une prise de conscience urgente pour préserver les écosystèmes.
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Yohann Soubeyran est coordinateur “espèces exotiques envahissantes” au Comité français de l’UICN. Il pilote l’animation du Centre de ressources sur ces espèces et d’un réseau dédié à la thématique à l’échelles des outre-mer françaises. Ces dispositifs visent à améliorer l’efficacité des démarches de prévention et de gestion des invasions biologiques et à accompagner les politiques et stratégies nationales et locales sur le sujet. Aujourd’hui, le coût des invasions biologiques s’élève à près de 116 milliards d’euros dans l’Union européenne sur les 60 dernières années, dont 20 % pour les mesures de gestion. Yohann Soubeyran revient sur la meilleure option pour endiguer cette menace : la prévention.
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Les conséquences du changement climatique sur les écosystèmes marins peuvent se révéler à l’origine de l’essor rapide d’invasions biologiques. Les températures plus chaudes ou le manque de précipitation dû au changement climatique permettent à certaines espèces de se répandre, menaçant l’équilibre écologique et la biodiversité marine. Dans les régions polaires, par exemple, le réchauffement climatique a ainsi ouvert de nouvelles voies maritimes accessibles aux hommes, drainant avec eux volontairement ou non tout un cortège d’espèces. Bien que des réglementations émergent pour contrôler ces introductions, la sensibilisation du public et des décideurs reste essentielle pour préserver nos écosystèmes marins.
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Antoine Carlier, biologiste écologue du Laboratoire d’écologie benthique côtière, est spécialiste de la crépidule, un mollusque gastéropode, originaire de la côte est des États-Unis, introduit en Europe dès la fin du XIXe siècle. Depuis 40 ans, cette espèce répertoriée comme espèce exotique envahissante, a colonisé plusieurs baies de la façade Manche-Atlantique. Des suivis récents ont pourtant montré que certaines populations de crépidule commencent à décliner, notamment en rade de Brest. Si la cause n’a pas été clairement identifiée, le suivi de cette espèce invasive aura montré qu’elle aura pu avoir quelques effets bénéfiques pour l’écosystème. Un phénomène aujourd’hui étudié de près par les scientifiques.
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DU CÔTÉ DU MNHN
Le Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN) propose des ressources complémentaires, en lien avec les différents sujets traités dans les articles présentés ci-dessus :
Retrouver l’ensemble des ressources du Muséum sur la page :
Espèces exotiques envahissantes : un défi pour la planète
Contact presse MNHN :
Isabelle Coilly, responsable relations presse
isabelle.coilly@mnhn.fr – +33 (0) 1 40 79 54 40
L’activité anthropique a considérablement modifié la structure et le fonctionnement de tous les écosystèmes de la planète notamment en mer et sur littoral. Néanmoins, des solutions existent pour faire face à ces impacts. S’appuyant sur les résultats de la recherche, l’Ipbes a identifié cinq pressions directes sur la biodiversité ayant les incidences les plus lourdes à l’échelle mondiale. Il s’agit de la modification de l’utilisation des terres et des mers, de la surexploitation des ressources sur terre comme en mer, des changements climatiques, qui affectent tous les compartiments de l’environnement, des pollutions et des espèces exotiques envahissantes, qui perturbent les équilibres, notamment aux échelles locales.
Cette étude se focalise sur la réduction des principales pressions directes exercées sur la biodiversité pour renforcer l’efficacité des mesures proposées dans le cadre des documents stratégiques de façade qui définissent les objectifs de la gestion intégrée de la mer et du littoral. Pour ce faire, la FRB a effectué une extraction des solutions à partir d’articles de recherche récents afin de fournir une perspective récente sur des priorités pour trois principales pressions directes s’exerçant sur la biodiversité.
Les trois pressions directes présentées dans ce dossier sont la modification de l’utilisation des mers, les pollutions et les espèces exotiques envahissantes. Les résultats de cette analyse ont été regroupés par pression et sont disponibles à travers trois fiches thématiques.
En 2019, une évaluation mondiale de la biodiversité et des services dont dépend l’humanité – comme la pollinisation des cultures, l’épuration de l’air et de l’eau, la fertilité des sols, la récréation, la lutte contre le changement climatique – a mis en évidence la responsabilité de nos activités et de nos modes de vie.
Pour limiter les pression directes et indirectes qui s’exercent sur la biodiversité, les chercheurs démontrent qu’il est indispensable de protéger le vivant, de restaurer les milieux dégradés, d’utiliser durablement les ressources naturelles et de tendre vers un partage juste et équitable des avantages tirés de la nature. Dans une tribune publiée sur son site internet, la FRB et ses partenaires ont appelé à mettre en œuvre le changement transformateur préconisé par la plateforme intergouvernementale pour la biodiversité et les services écosystémiques (Ipbes) et nécessaire pour vivre en harmonie avec le reste du vivant.
C’est à présent au tour des candidats de se saisir de cet enjeu majeur. Or, dans les programmes, il est question du climat, de chasse, de justice sociale, d’économie, de santé… Tous ces enjeux sont importants, mais alors qu’ils sont intimement liés à la biodiversité, ils ne la mentionnent que marginalement.
Dans le contexte de discussions nationales autour de la troisième stratégie pour la biodiversité et international autour du cadre post-2020 pour vivre en harmonie avec la nature, il est temps de s’intéresser au vivant, car les chercheurs démontrent aussi que sans une biodiversité intègre et fonctionnelle, l’humanité ne pourra pas survivre plus de quelques centaines d’années. Considérant qu’en moyenne une espèce vivante vit plus de 4 millions d’années, notre espèce, Homo sapiens ayant quelques 300 000 ans, il nous reste du chemin à parcourir…
À quelques jours des élections présidentielles 2022, découvrez comment les programmes ont transcrit les alertes des scientifiques et quelles mesures en lien avec la biodiversité sont mises en avant (cf par thématique en bas de page).
L’Assemblée des Parties prenantes de la FRB a participé à l’identification de différentes thématiques considérées comme prioritaires pour la réalisation du changement transformateur nécessaire afin de vivre en harmonie avec le reste du vivant. Les différentes mesures extraites des programmes sont présentées dans ce dossier (cf bas de page ou encart sur la droite) et les candidats sont invités à s’exprimer sur ces enjeux environnementaux.
“Mesdames et Messieurs les candidats à l’élection présidentielle, êtes-vous prêts à changer le cours de notre histoire commune avec la biodiversité ?” Consultez la tribune.
Pour mieux comprendre les enjeux des sujets traités par ces rapports, la FRB vous donne rendez-vous de janvier à juin pour une série d’articles et de podcasts sur ces thématiques intrinsèquement liées.
Ainsi, tout au long des mois à venir, la FRB donne la parole à des chercheurs et chercheuses ainsi qu’à des acteurs de la société pour parler de valeurs et d’utilisation durable sous différents angles, de la chasse à l’économie en passant par l’éducation, etc.
Le premier volet de cette campagne est consacré à la notion de « valeurs » associées à la nature. En quoi évaluer et partager ces valeurs est un enjeu majeur pour la conservation de la nature et de la biodiversité ? En quoi la durabilité de l’utilisation d’espèces sauvages dépend du contexte culturel, politique et social ?
Des questions que viennent interroger et éclairer Virginie Maris (philosophe – CNRS), Florence Pinton (sociologue – AgroParisTech), Catherine Sabinot (ethnoécologue – MNHN), Frédéric Ducarme (philosophe – MNHN) mais aussi Sita Narayanan (Grand port maritime de Guadeloupe), Marika Dumeunier (Noé) et Hélène Leriche (Orée).
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Le deuxième volet de cette campagne est consacré à l’exploitation des ressources naturelles par les humains. Comment rendre durable la gestion des forêts tropicales ou celle de la pêche ? Que nous apprennent les systèmes alimentaires des peuples autochtones sur nos modes de consommation et notre lien au sauvage et à la nature ?
Des questions que viennent interroger et éclairer Muriel Figuié (directrice de recherche au Cirad), Didier Gascuel (professeur à l’Institut Agro de Rennes), Camille Piponiot (chercheure au Cirad), Plinio Sist (directeur d’unité au Cirad), Géraldine Derroire (chercheuse au Cirad) et Bruno Hérault (chercheur au Cirad).
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Le troisième volet de cette campagne est consacré aux chasses et aux pêches artisanales. Que nous apprend l’évolution des pratiques de chasse sur notre lien à la nature ? Comment certaines techniques de pêche peuvent devenir un changement transformateur de notre société ? Quel lien existe entre l’évolution des pratiques de chasse et de pêche et les réglementations ?
Des questions que viennent interroger et éclairer Ludovic Ginelli (sociologue à l’Inrae), Matthieu Guillemain (chef de service « Conservation et gestion durable des espèces exploitées » à l’Office français de la biodiversité), Jérôme Noël Petit (responsable France du projet Pew Bertarelli Ocean Legacy) et Charles Guirriec (fondateur de Poiscaille).
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Le quatrième volet de cette campagne est consacré à l’éducation et au tourisme. Comment nos rapports au sauvage et à la nature peuvent-être revus pour favoriser la protection de la biodiversité ? En quoi le tourisme et l’éducation peuvent être considérés comme des formes d’exploitation du monde vivant et comment les rendre durables et bénéfiques ? Comment l’éducation peut-elle nous permettre de renouer avec le vivant ?
Des questions que viennent interroger et éclairer Morgane Ratel, chargée du projet « Conservation » et Laurène Trudelle, chargée de mission scientifique pour le Programme Whale-Watching chez Miraceti, Eve Afonso, maître de conférences en écologie à l’Université de Franche-Comté, Li Li, professeur d’écologie du paysage à l’Université des Finances et d’Economie du Yunnan (Chine) et Patrick Giraudoux, Professeur d’écologie à l’Université de Franche-Comté, Edith Planche, ethnologue à l’Université de Lyon et directrice-fondatrice de l’association Science et Art et Julien Perrot, fondateur de La Salamandre.
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Le cinquième et dernier volet permettra d’avoir une vision globale de l’impact de l’économie globale sur nos conceptions de la nature et ses conséquences sur la préservation de la biodiversité. Nous verrons que les outils juridiques et économiques peuvent représenter des leviers importants à l’avenir, que ce soit pour le commerce d’espèces sauvages ou l’évolution de notre rapport à la nature.
Des questions que viennent interroger et éclairer Meganne Natali (Docteur en droit), Catherine Aubertin (économiste de l’environnement à l’IRD) et Valérie Boisvert (professeur à l’Institut de géographie et durabilité et à la Faculté de Géosciences et d’Environnement de l’Université de Lausannee).
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Il y a un an la France entamait sa première période de confinement afin de ralentir la propagation d’une nouvelle maladie : la Covid-19. Causée par l’émergence d’un coronavirus, cette maladie infectieuse est devenue en quelques mois une pandémie et a soulevé de nombreuses interrogations tant sur le plan médical, sanitaire ou environnemental. Au cours des derniers mois, des chercheurs français et internationaux ont rassemblé les connaissances existantes pour mettre en lumière les consensus et dissensus sur les zoonoses au sein de la communauté scientifique et identifier les lacunes de connaissances dans ce domaine. Plusieurs rapports ont été publiés par différentes instances, à l’instar des 22 fiches réalisées par la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) dès mai 2020 ou encore du rapport de l’Ipbes sorti en octobre dernier. Retour sur les points clés de ces travaux.
MALADIES INFECTIEUSES, ZOONOSES, PANDÉMIES… DE QUOI PARLE-T-ON ?
Les maladies infectieuses sont causées par des micro-organismes pathogènes (les agents infectieux), tels que des bactéries, des virus, différents organismes parasites ou encore des champignons. Elles peuvent se transmettre d’un individu à un autre, au sein d’une même espèce ou d’une espèce à une autre. Dans le cas d’une transmission d’un animal vertébré à un être humain, ces maladies sont appelées zoonoses.
On dit des maladies infectieuses qu’elles sont « émergentes » lorsqu’elles émanent d’un nouvel agent infectieux ou que leur diagnostic et leur identification est récente. Si elles se propagent rapidement au sein d’une population et que l’on constate un grand nombre de cas infectés, on parle d’épidémie, puis de pandémie quand la propagation atteint plusieurs pays et plusieurs continents1.
De l’échantillon moléculaire au balayage satellite, les spécialistes du milieu marin déploient un arsenal multi-échelles pour observer et caractériser mers et océans. Avec l’aide des populations et usagers de la mer, ils scrutent en permanence ces étendues salées qui couvrent les deux tiers de la planète. Les données qui en résultent bénéficient à la compréhension et la gestion de nombreuses questions : variation du climat, fonctionnement des écosystèmes, préservation de la biodiversité, gestion des ressources vivantes, lutte contre les facteurs de dégradation…