[Appel à expert(e)s] Quelles pratiques sont les plus favorables à la biodiversité ? Votre expertise est requise !

La plateforme Puzzling Biodiversity

est OUVERTE !

 

 

Vous avez une formation à l’écologie scientifique et travaillez dans le domaine de la biodiversité (recherche académique, entreprise, gestionnaire de la nature…) ? Vous avez un avis sur l’efficacité des pratiques favorables à la biodiversité en forêt ou dans l’agriculture, en Europe occidentale sous climat tempéré ? Proposez votre classement des pratiques les plus favorables à la biodiversité sur la plateforme Puzzling Biodiversity.

 

 

La plateforme Puzzling Biodiversity 

 

 

Puzzling Biodiversity est une plateforme conçue pour vous permettre de partager votre expertise. Grâce à votre participation, nous pourrons tester le niveau de consensus entre experts pour tenter de publier un classement de référence des pratiques les plus favorables à la biodiversité, en accès libre, qui pourrait révolutionner les outils d’évaluation actuellement disponibles.

 

Grâce à une expérience utilisateur soigneusement pensée, la plus fluide possible, la plateforme va vous permettre de produire des données de qualité basées sur vos connaissances, vos expériences et vos intuitions. Plus qu’un formulaire en ligne, Puzzling Biodiversity se veut un véritable espace de travail personnel sur lequel vous pouvez revenir quand vous voulez jusqu’au 30 juin 2025, qui marquera la fin de cette première expérimentation.

 

C’est maintenant à vous de jouer !

Plus vous serez nombreux à vous prêter au jeu, plus les résultats seront robustes : n’hésitez pas à faire passer le message. Merci

 

 

🔎 En savoir plus…

 

Un consortium scientifique constitué du Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN), de Carbone 4 et de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) s’est lancé, début 2024, dans un projet de recherche méthodologique sur la certification de pratiques favorables à la biodiversité, valorisées en fonction des gains attendus de biodiversité associés à leur maintien ou à leur mise en place, en s’appuyant sur le consensus d’experts (voir plus bas). C’est dans ce contexte qu’est né la plateforme Puzzling Biodiversity.  

 

  • Le webinaire : vous avez été nombreux et nombreuses à assister au webinaire de présentation du projet et de la méthode d’évaluation du gain biodiversité ! Si vous n’avez pas pu être présent ou que vous souhaitez le redécouvrir, la vidéo du webinaire est désormais en ligne : https://youtu.be/mNSlr126rdg

 

  • La consultation d’experts : elle est ouverte aux expert(e)s non-académiques et académiques. Une attention particulière sera portée à la quantification du degré de consensus, aux hypothèses sous-jacentes d’additivité des différentes pratiques listées et les conditions de validité pour associer un gain moyen de biodiversité au maintien et/ou à la mise en place d’une pratique. Un traitement statistique des données issues de l’étude et une analyse critique des résultats, y compris du profil des expert·e·s, sera également mené. Le processus d’évaluation sera intégralement réalisé en ligne grâce à la plateforme Puzzling Biodiversity. Une grande attention a été portée sur l’ergonomie de la plateforme, afin de rendre l’expérience la plus attractive et fluide possible pour les participant.es.

 

  • Le projet plus largement : le projet de recherche mené par le consortium scientifique s’est développé dans deux directions :

➣ La mise en place d’une méthode d’évaluation du consensus entre experts sur les gains attendus de biodiversité associés à la mise en place ou au maintien de pratiques favorables. Les « taxonomies » des pratiques utilisées pour cette évaluation via la plateforme Puzzling Biodiversity ont été réalisées en concertation avec des praticiens puis des écologues. Aussi bien la méthodologie générale que les classements de référence qui seront publiées à l’issue des analyses pourront être mobilisés dans différents cas de figure : élaboration d’une taxonomie et d’un classement de référence pour d’autres secteurs ; utilisation par des initiatives visant l’amélioration des pratiques ; identification d’actions et de niveaux de mise en place pour l’élaboration de plans et stratégies…

➣ Une réflexion sur un mécanisme de certification de pratiques favorables à la biodiversité aboutissant à une cartographie des opportunités, risques et cas d’usages associés à un mécanisme de certification : carbone4.com/files/Publication_Certificats_Biodiversite_Risques_et_Opportunites.pdf

Les résultats issus de la consultation sur la plateforme Puzzling Biodiversity pourront alimenter ce type de mécanisme.

 

Pour en savoir plus sur le projet mené par le consortium : Restaurer la biodiversité : quels rôles pour le secteur financier ? Les enjeux d’une finance durable – Fondation pour la recherche sur la biodiversité

Biodiversité, santé, paysages agricoles et forestiers : des recommandations scientifiques adressées aux décideurs politiques

La diversité des paysages, rempart écologique et sanitaire

L’homogénéisation des paysages agricoles et forestiers, conséquence directe de décennies d’intensification, mine les services écosystémiques dont dépend notre bien-être. La note politique intitulé “La diversité des paysages améliore la santé humaine”, souligne qu’une plus grande diversité du paysage – entendez : une mosaïque de cultures, de forêts, de haies, de prairies – soutient une biodiversité florissante, qui elle-même favorise la santé mentale, limite les effets des canicules et améliore la qualité de l’air.

La note souligne notamment que des forêts diversifiées, par la variété de leurs espèces et la densité de leurs canopées, atténuent efficacement le stress thermique et filtrent les particules fines. En zone urbaine, elles peuvent réduire la température ressentie de près de 9°C. Autre enjeu de santé publique : même une modification mineure de l’usage des terres, comme l’épandage ou le rejet d’eaux usées, peut contribuer à la dissémination de gènes de résistance aux antibiotiques dans les rivières.

La note politique de Biodiversa+ recommande de restaurer la complexité des forêts européennes, d’intégrer des arbres autochtones dans les plans d’urbanisme, et de mieux encadrer les usages agricoles autour des cours d’eau.

 

Consulter le policy brief :

 

 

Des systèmes agricoles sains, garants d’une alimentation saine

Second pilier mis en lumière par les chercheurs : la biodiversité dans les systèmes agricoles. La note “La biodiversité favorise des systèmes agricoles sains et profite à la santé humaine” rappelle que la diversité fonctionnelle – c’est-à-dire la diversité des rôles biologiques joués par les espèces dans un écosystème – est essentielle pour maintenir la santé des cultures, la fertilité des sols et la qualité nutritionnelle des aliments.

À travers les projets FunProd, NutriB2, VOODOO et SuppressSoil, les chercheurs démontrent que la santé des abeilles, par exemple, dépend d’une grande diversité florale, non seulement en quantité mais aussi en qualité nutritionnelle. Réduire cette diversité augmente les risques de transmission de pathogènes entre abeilles sauvages et domestiques. De même, la diversité microbienne des sols permet de réguler les maladies fongiques et les ravageurs, limitant ainsi la dépendance aux pesticides.

Les recommandations sont claires : encourager les pratiques comme la rotation des cultures, la réduction du travail du sol, l’usage du fumier, et inscrire la réduction des intrants chimiques dans la stratégie « De la ferme à la table » de l’UE. La note propose aussi d’intégrer les pollinisateurs sauvages aux législations sur les produits phytosanitaires, jusqu’ici centrées sur les abeilles domestiques.

 

Consulter le policy brief :

 

 

Prévenir les pandémies en protégeant les écosystèmes

Troisième volet : la biodiversité comme barrière naturelle contre les épidémies. “La note La biodiversité réduit les risques pour la santé” s’attaque à l’un des enjeux sanitaires majeurs de notre siècle : l’émergence de maladies infectieuses, en particulier zoonotiques. Près de 75 % des nouvelles maladies humaines proviennent d’animaux, souvent sauvages. Leurs transmissions aux humains sont favorisées par la fragmentation des habitats, l’urbanisation, le commerce illégal de faune sauvage, mais aussi la perte de diversité microbienne.

Les données issues de six projets de recherche révèlent des dynamiques complexes. Dans certains cas, une grande diversité réduit la prévalence des agents pathogènes (effet de dilution). Dans d’autres, elle peut au contraire favoriser la transmission si certaines espèces vectrices sont surreprésentées. Une approche fine, locale et interdisciplinaire est donc cruciale.

La note politique de Biodiversa+ appelle à renforcer l’approche « Une seule santé » (One Health), qui lie santé humaine, animale et environnementale. Une surveillance renforcée des pathogènes dans la faune et l’environnement, une meilleure régulation des échanges de faune sauvage, et la restauration ciblée d’habitats clés sont autant d’actions proposées.

 

Consulter le policy brief :

 

 

Un cap pour les politiques publiques européennes

À travers ces trois notes politiques, c’est une vision intégrée (nexus !) de la santé qui se dessine. Les enjeux ne sont pas seulement écologiques ou agricoles, ils sont sanitaires, sociaux, économiques. La biodiversité est un bien commun, un allié puissant contre les dérèglements de notre époque.

La stratégie biodiversité 2030 de l’UE, la nouvelle loi sur la restauration de la nature ou encore la réforme de la PAC sont autant de leviers. Encore faut-il que ces recommandations scientifiques trouvent une traduction politique à la hauteur de leur urgence.

La diversité des paysages améliore la santé humaine

Dans un monde en proie à des crises sanitaires, écologiques et climatiques sans précédent, la biodiversité s’impose comme un levier stratégique majeur pour les sécurités alimentaire, des écosystèmes et des humains. La nécessité de sortir des approches en silo est désormais scientifiquement établie, notamment à travers les derniers rapports de l’IPBES, qui proposent des pistes concrètes en ce sens. À travers trois notes politiques récemment traduites en français par la FRB, Biodiversa+, le partenariat européen finançant la recherche sur la biodiversité, met en lumière les bénéfices concrets d’une nature vivante, riche et diversifiée pour l’humain – des paysages agricoles aux microbiotes du sol, en passant par les forêts et les rivières.

 

L’homogénéisation des paysages agricoles et forestiers, conséquence directe de décennies d’intensification, mine les services écosystémiques dont dépend notre bien-être. La note politique intitulé La diversité des paysages améliore la santé humaine, souligne qu’une plus grande diversité du paysage – entendez : une mosaïque de cultures, de forêts, de haies, de prairies – soutient une biodiversité florissante, qui elle-même favorise la santé mentale, limite les effets des canicules et améliore la qualité de l’air.

 

La note souligne notamment que des forêts diversifiées, par la variété de leurs espèces et la densité de leurs canopées, atténuent efficacement le stress thermique et filtrent les particules fines. En zone urbaine, elles peuvent réduire la température ressentie de près de 9°C. Autre enjeu de santé publique : même une modification mineure de l’usage des terres, comme l’épandage ou le rejet d’eaux usées, peut contribuer à la dissémination de gènes de résistance aux antibiotiques dans les rivières.

 

La note politique de Biodiversa+ recommande de restaurer la complexité des forêts européennes, d’intégrer des arbres autochtones dans les plans d’urbanisme, et de mieux encadrer les usages agricoles autour des cours d’eau.

 

Existe-t-il un consensus sur l’efficacité des pratiques favorables à la biodiversité ?

 

Au cœur des discussions de la récente Conférence des parties de la Convention sur la Diversité Biologique (CDB) tenue en Colombie en novembre dernier, la protection et la restauration de la biodiversité se heurtent à des questions de financement, mais également à des questions d’évaluation de l’efficacité des mesures mises en œuvre pour restaurer ou maintenir la biodiversité d’un socio-écosystème. 

 

Un consortium scientifique constitué du Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN), de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) et de Carbone 4 s’est lancé, début 2024, dans un projet de recherche méthodologique basé sur la certification de pratiques favorables, valorisées en fonction des gains attendus de biodiversité associés à leur maintien ou à leur mise en place, en s’appuyant sur le consensus d’experts (voir plus bas).

 

Ce consortium a conçu une méthode d’évaluation des gains biodiversité associés aux pratiques par socio-écosystèmes. Il lance le recueil pour deux cas d’étude : “Terres arables et prairies permanentes” et “Forêts exploitées” d’Europe occidentale. Cette méthode d’évaluation est basée sur une interface permettant le classement semi-quantitatif des pratiques les unes par rapport aux autres. Il lancera bientôt une large consultation pour tester l’hypothèse qu’il existe un consensus d’experts suffisamment robuste pour publier le premier classement de référence des pratiques les plus favorables à la biodiversité.

 

 

La biodiversité associée aux milieux de forêts tempérées et/ou de polyculture
est votre domaine d’expertise ?

 

Vous êtes invité·e à participer à l’évaluation des gains de biodiversité des pratiques réputées favorables
Plus il aura de participation, plus les résultats seront robustes !

 

Vous avez été nombreux et nombreuses à assister au webinaire de présentation du projet et de la méthode d’évaluation du gain biodiversité ! Si vous n’avez pas pu être présent ou que vous souhaitez le redécouvrir, la vidéo du webinaire est désormais en ligne.

 

(Re)découvrir le webinaire

 

­
📆 Rendez-vous au printemps

 

La plate-forme Puzzling Biodiversity, permettant l’évaluation des gains de biodiversité associés à des pratiques forestières et agricoles ouvrira au printemps 2025.

 

 

🔎 En savoir plus…

 

La consultation d’experts : elle est ouverte aux expert.e.s non-académiques et académiques. Une attention particulière sera portée à la quantification du degré de consensus, aux hypothèses sous-jacentes d’additivité des différentes pratiques listées et les conditions de validité d’associer un gain moyen de biodiversité au maintien et/ou à la mise en place d’une pratique. Un traitement statistique des données issues de l’étude et une analyse critique des résultats, y compris du profil des expert·e·s, sera également mené. Le processus d’évaluation sera intégralement réalisé en ligne grâce à une plateforme développée spécifiquement. Une grande attention a été mise sur l’ergonomie de la plateforme, afin de rendre l’expérience la plus attractiXve pour les participant.es.

 

Le projet : le consortium développe une méthode d’évaluation des pratiques favorables à la biodiversité. Le projet s’attache aussi à produire une cartographie des opportunités, risques et cas d’usages associés à un mécanisme de certification.

Pour en savoir plus sur le projet mené par le consortium : Restaurer la biodiversité : quels rôles pour le secteur financier ? Les enjeux d’une finance durable – Fondation pour la recherche sur la biodiversité

Trajectoires d’utilisation des terres pour des transformations durables des territoires : Identifier les points de levier dans un hotspot mondial de biodiversité

Pour évaluer l’impact des différents usages des sols sur la biodiversité, les services écosystémiques et l’agriculture, les scientifiques comparent généralement divers types d’utilisation des sols. Cependant, ces comparaisons négligent souvent les conversions réalistes, nécessaires pour les politiques à long terme.

 

Dans cette étude, des chercheurs ont utilisé diverses méthodes pour analyser les trajectoires d’utilisation des terres à Madagascar, visant des équilibres entre biodiversité et activités humaines, comme l’agriculture. L’île de Madagascar a perdu 44 % de ses forêts entre 1953 et 2014, sans répondre aux besoins des populations rurales. L’urgence de transitions vers des systèmes fonciers durables est donc bien réelle.

 

L’agriculture de subsistance, notamment la culture itinérante, c’est à dire un système d’agriculture où de petites parcelles sont défrichées, brûlées et utilisées pendant une seule année, puis laissées en jachère pendant plusieurs années, reste la principale cause de déforestation dans le nord-est de l’île. Madagascar est également la plus importante zone de culture de la vanille au niveau mondial, constituant le moyen de subsistance d’environ 70 000 à 80 000 agriculteurs. L’agriculture du pays se traduit donc par une trajectoire d’utilisation des terres qui prend son origine dans les forêts anciennes et s’étend des fragments de forêt à la riziculture itinérante en colline et aux agroforêts de vanille. 

 

Dans ces paysages, les leviers potentiels pour transformer les systèmes fonciers se situent aux lisières de la déforestation, préservant d’anciennes forêts, et au sein de mosaïques paysagères. Ces dernières offrent une sécurité alimentaire accrue, des revenus plus élevés et une meilleure résistance aux chocs économiques et environnementaux.

 

 

Les messages-clés de la publication

 

Le compromis inévitable identifié dans cette publication est qu’aucune décision d’utilisation des terres ne peut maximiser simultanément tous les indicateurs, notamment les espèces, les services écosystémiques et la productivité.

 

Plusieurs points de levier sont identifiés pour orienter les décisions d’utilisation des terres :

  • Compenser les compromis entre la conservation des forêts anciennes et les rizicultures de subsistance, en reconnaissant l’importance de préserver les forêts anciennes pour la biodiversité ;
  • Conserver les fragments de forêt et privilégier l’agroforesterie dérivée de la forêt par rapport à la culture itinérante, en mettant en avant les avantages pour la biodiversité et les services écosystémiques ;
  • Exploiter les co-bénéfices de la conversion des jachères en agroforêts de vanille, en soulignant les avantages pour la biodiversité, les services écosystémiques et la productivité agricole.
  •  

 

Recommandations politiques primordiales :

  • Protection des forêts anciennes : Il est essentiel de protéger strictement les forêts anciennes pour préserver la biodiversité et les services écosystémiques, tout en tenant compte des petits exploitants.
  • Favoriser l’agroforesterie de vanille dérivée de jachère : Encourager l’agroforesterie de vanille issue de jachères pour ses avantages en termes de services écosystémiques, de biodiversité et de productivité agricole.
  • Restrictions sur l’agroforesterie dérivée de la forêt : Limiter l’agroforesterie dérivée de la forêt à une alternative à la déforestation complète, sans contribuer à la dégradation des forêts anciennes.
  • Soutenir une agriculture de subsistance durable : Favoriser des pratiques agricoles durables pour les petits exploitants, y compris la culture itinérante avec de longues périodes de jachère, tout en fournissant un soutien aux ménages défavorisés pour établir des agroforêts de vanille et des rizières productives.

La stratégie climatique de l’Union européenne s’apprête à accroître la déforestation à l’échelle mondiale

Pour éviter un changement climatique catastrophique ainsi que la perte de biodiversité, la science du climat nous avertit que l’humanité doit cesser de transformer les forêts en terres agricoles, car ce processus libère du dioxyde de carbone et détruit les habitats.

 

Pourtant, à mesure que la population mondiale, les revenus et la consommation de viande augmentent, les terres agricoles s’étendent à un rythme toujours plus effréné. L’Europe a contribué à cette déforestation en externalisant son approvisionnement en denrées alimentaires et autres produits agricoles.

 

Malheureusement, la stratégie climatique « Fit for 55 » [paquet législatif visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre d’au moins 55 %] de l’Union européenne s’apprête à étendre l’empreinte de l’Europe et à accroître la déforestation à l’échelle mondiale. C’est pourquoi un groupe de scientifiques de toute l’Europe appelle le Parlement européen à modifier le plan par des amendements raisonnables (certains sont déjà adoptés par un de ses comités). 

 

 

Lire la tribune en entier

 

 

Auteurs :

  • Denis Couvet, professeur au Muséum national d’histoire naturelle, président de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité et membre de l’Académie d’agriculture de France ;
  • Wolfgang Cramer, directeur de recherche CNRS à l’Institut méditerranéen de biodiversité et d’écologie marine et continentale (Aix-Marseille Université) et membre de l’Académie d’agriculture de France ;
  • Timothy D. Searchinger, chercheur à l’université de Princeton (New Jersey).

[Appel à projets SYNERGY FRB-Cesab / SinBiose / FAPESP / CEBA] Deux nouveaux projets sur la biodiversité néotropicale

Deux projets de recherche innovants portant sur la biodiversité néotropicale ont été sélectionnés suite à l’appel à projet du Centre de synthèse et d’analyse sur la biodiversité (Cesab) de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB), en partenariat avec le Centre de synthèse brésilien sur la biodiversité et les services écosystémiques (SinBiose), la Fondation d’appui à la recherche de l’état de São Paulo (FAPESP)et le Laboratoire d’Excellence CEBA (Centre d’étude sur la biodiversité amazonienne).

 

La relation entre la biodiversité de la macrofaune du sol et la fourniture de services écosystémiques à travers les systèmes d’utilisation des terres dans les biomes de la forêt tropicale humide

Porteurs de projet : Jérôme MATHIEU (Sorbonne Université, France) et Miguel COOPER (Université de Sao Paulo, Brésil)

 

Réseaux d’interactions fongiques dans les régions néotropicales

Porteurs de projet : Mélanie ROY (Université de Toulouse, France) et Paulo GUIMARAES (Université de Sao Paulo, Brésil)

 

Les deux projets seront financés pour une durée de trois ans, incluant : le recrutement d’un post-doctorant basé au Brésil pendant deux ans, l’organisation de quatre réunions du groupe de travail (deux en France, à Montpellier au Cesab et deux dans l’état de São Paulo au Brésil), la valorisation des résultats, ainsi qu’un appui logistique, technique et administratif tout au long du projet.

L’approvisionnement en bois venant des forêts guyanaises peut-il être durable ?

Couverte à 95 % de forêts, la Guyane française représente un enjeu essentiel en termes de régulation du climat et des flux de carbone. C’est aussi potentiellement un réservoir considérable de bois d’œuvre. Le bois exploité est en grande partie destiné à la construction ou à la rénovation résidentielle pour des marchés locaux ou exporté dans les Antilles françaises. La production s’y élève chaque année à 80 000 m3, ce qui en fait, en plus de l’enjeu socio-économique associé à la régulation du climat, un des principaux secteurs économiques de la région. L’Office national des forêts (ONF), qui en est le gestionnaire, est chargé du choix des massifs à exploiter, de la construction des dessertes forestières et de l’application des principes de gestion durable. En particulier, il désigne les arbres à abattre puis les vend à des concessionnaires qui en font eux-mêmes l’exploitation. Car dans ces forêts naturelles, c’est-à-dire à l’état sauvage, la production se fait par exploitation sélective. Seuls quelques grands arbres d’intérêt commercial sont exploités comme l’angélique, le gonfolo et le grignon franc. Ces espèces représentent à elles seules trois quarts de la production, alors qu’au moins 90 essences sont technologiquement utilisables, mais avec encore peu de débouchés dans la filière bois. Le reste de la forêt est laissé à une régénération naturelle, avec un cycle de coupe fixé à 65 ans. Malheureusement, les populations d’individus de taille exploitable de ces espèces cibles ne se renouvellent pas au rythme auquel elles sont exploitées. En effet, on constate qu’elles pourraient être épuisées après un ou deux cycles d’exploitation. Pour maintenir les fonctions écologiques essentielles comme la régulation du climat ainsi que la production de bois de ces forêts tout en préservant les massifs forestiers inexploités sur le long terme, une solution serait de diversifier la liste d’espèces exploitées1. Pour ce faire, il est nécessaire de changer les habitudes dans les marchés publics, en parvenant à ce que les architectes maîtrisent aussi l’usage des essences moins connues et en développant des solutions techniques adaptées à leur utilisation 

 

Vers une utilisation durable des espèces

L’exploitation des organismes n’est pas durable lorsque le prélèvement d’individus d’une population se fait au-delà du taux de renouvellement et de l’accroissement biologique de celle-ci, ou lorsque l’activité conduit à une dégradation de l’environnement qui perturbe cette espèce (par exemple, l’écotourisme intensif). Cette exploitation correspond à un service écosystémique d’approvisionnement – et aux contributions matérielles de la nature (dans la typologie de l’Ipbes) – lorsqu’elle vise à se nourrir, se vêtir, se chauffer ou se loger par exemple. Elle correspond à un service culturel – et aux contributions immatérielles de la nature – dans le cas d’activités récréatives ou spirituelles. Au niveau mondial, l’Ipbes estime qu’il s’agit de la 2e cause principale de perte de la biodiversité.

 

La pêche, la chasse, la cueillette et l’exploitation des forêts naturelles (par opposition aux plantations) sont les principales formes d’utilisation des espèces sauvages, entraînant un prélèvement dans la nature. Certaines activités sans prélèvement représentent également une forme d’utilisation.

La régénération naturelle des paysages arborés : la meilleure stratégie pour lutter contre le changement climatique et restaurer les écosystèmes ?

Malgré les gros titres et les sommes importantes consacrées aux projets de plantation massive d’arbres qui promettent de lutter contre la désertification, la méthode la plus efficace consiste peut-être à créer un environnement facilitant arrivée, germination et essor des arbres indigènes.

En effet, les principaux succès en termes de plantation d’arbres sont observés dans les plantations commerciales pour la récolte du bois, et non pour la restauration des terres dégradées. Les grands et coûteux projets de plantation d’arbres en vue de la restauration des terres se poursuivent cependant, alors que l’idée de régénérer naturellement des arbres qui sont pris en charge par les communautés locales est peu développée car trop peu de gens connaissent son histoire et ses réussites.

 

Au travers de cette synthèse d’un article scientifique, découvrez l’histoire de cette méthode, les réussites permises et les évolutions en cours dans les pratiques et financements internationaux.

La taxation des forêts européennes : approche comparative

Par ailleurs, la Commission européenne a adopté le 16 juillet 2021 une nouvelle stratégie forestière pour l’Europe qui s’appuie sur la stratégie de l’Union européenne en faveur de la biodiversité à l’horizon 2030. 

 

Dans ce cadre, la Fondation pour la recherche sur la biodiversité a conduit un travail d’analyse comparée des statuts fiscaux de la forêt en fonction des États membres de l’Union européenne. La note présentée ici met en évidence que les forêts françaises sont d’avantage taxées que le reste des forêts européennes et que certaines règles fiscales portent préjudice à la biodiversité forestière.

 

La note est disponible dans les ressources téléchargeables. 

[FRB-Cesab] Ouverture de l’appel à projets SYNERGY avec SinBiose / FAPESP / CEBA sur la biodiversité néotropicale

En partenariat avec le SinBiose, la FAPESP et le LabEX CEBA, la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) ouvre un appel à projets de recherche au travers de son Centre de synthèse et d’analyse sur la biodiversité (Cesab), pour financer deux projets de recherche innovants portant sur la biodiversité néotropicale. Les projets soumis sont ouverts aux domaines des sciences naturelles et/ou des sciences humaines et sociales, et doivent viser à développer la synthèse d’idées et de concepts et/ou l’analyse de données existantes.

 

Les projets sélectionnés seront financés pour une durée de trois ans, incluant : le recrutement d’un post-doctorant basé au Brésil pendant deux ans, l’organisation de quatre réunions du groupe de travail (deux en France, à Montpellier au Cesab et deux dans l’état de São Paulo au Brésil), la valorisation des résultats, ainsi qu’un appui logistique, technique et administratif.

 

  • Date de clôture des pré-propositions : 30 juillet 2021, 12:00 CEST

 

 

Plus d'informations

[FRB-Cesab] Autour de la publication Woodiv : les arbres euro-méditerranéens dans une base de données

Du sapin d’Espagne (Abies pinsapo), espèce endémique d’Andalousie, au chêne doré (Quercus alnifolia) de Chypre, le bassin méditerranéen abrite des espèces emblématiques. Ces arbres ont toujours fasciné leur entourage et les botanistes. Pourtant, les arbres méditerranéens sont comparativement moins connus que leurs parents nordiques qui sont largement étudiés en raison du fort intérêt économique pour les forêts tempérées. 

 

Anne-Christine Monnet, membre du projet FRB-Cesab Woodiv, raconte dans un article autour de la publication “WOODIV, a database of occurrences, functional traits, and phylogenetic data for all Euro-Mediterranean trees”, parue en mars 2021 dans la revue Scientific data, comment Agathe Leriche, porteuse du projet Woodiv, et Frédéric Médail, membre du projet, ont réuni des scientifiques et des botanistes pour rassembler et combiner les connaissances et les données des arbres d’Europe méditerranéenne initialement dans des bases de données nationales éparses vers une méga-base de données normalisées de haute qualité. 

 

 

Lire l'article complet (en anglais)

Un prix pour la biodiversité des arbres en Méditerranée : la science des arbres phylogénétiques mise au service de la conservation

Une étude issue du projet de recherche Woodiv, co-financé par le Centre de synthèse et d’analyse sur la biodiversité (Cesab) de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) et le Labex OT-Med, a récemment été reconnue par la Société botanique de France comme étant le meilleur article scientifique publié en 2020 dans la revue Botany Letters. Les auteurs de l’étude ont reçu le prix Jussieu, d’une valeur de 5 000 €, qui a pour vocation de soutenir la recherche en botanique.

 

Les travaux menés par Cheikh Albassatneh et ses collègues ont permis de produire, pour la première fois, un arbre phylogénétique des différents genres d’arbres présents en Méditerranée européenne, genres identifiés par le consortium dans l’article de Médail et al. (2019). Cette représentation, qui tire son nom du grec phylon pour « famille » et genesis pour « création », figure les liens de parentés entre les êtres vivants, afin de retracer et dater les principales étapes de l’évolution des organismes depuis un ancêtre commun.

 

Les chercheurs ont ainsi étudié les 64 genres d’arbres indigènes de l’Europe méditerranéenne et construit un arbre phylogénétique basé sur leurs séquences ADN chloroplastiques [1]. Ils ont ensuite comparé cet arbre phylogénétique avec un autre, basé cette fois sur les caractéristiques biologiques, aussi appelées traits fonctionnels.

 

Zoom sur les traits fonctionnels

Les traits fonctionnels, liés au type de reproduction (pollinisation, fleurs hermaphrodites ou unisexe) ou au type de dispersion des graines, sont souvent utilisés comme indicateurs de biodiversité. Ils permettent de caractériser à la fois les menaces qui pèsent sur la diversité taxonomique (c’est-à-dire les différentes espèces ou genres d’arbres) et celles qui pèsent sur la diversité fonctionnelle (c’est-à-dire liée aux différents traits biologiques).

 

Ces deux méthodes de classification des êtres vivants ont fourni des résultats différents, montrant que la diversité fonctionnelle n’est pas prédictible par la diversité phylogénétique ou taxonomique, et vice versa.

 

De plus, contrairement à l’arbre basé sur les traits fonctionnels, la fréquence au sein des genres des espèces classées comme vulnérables par l’UICN [2] est distribuée au hasard dans l’arbre phylogénétique (basé sur les séquences d’ADN), hormis pour certains taxons particulièrement mal connus. Ainsi, les causes de la vulnérabilité des arbres de Méditerranée ne sont pas seulement liées à la façon dont ils ont évolués au cours du temps. Elles sont essentiellement à rechercher dans des menaces plus globales se manifestant dans l’ensemble de la Méditerranée (par exemple, changement d’utilisation des terres, incendies, etc.). Les stratégies de conservation des arbres de Méditerranée ne peuvent donc pas se focaliser uniquement sur certains groupes et doivent envisager une réduction générale des impacts affectant leurs habitats.

 

La phylogénie permet d’aller encore plus loin pour alimenter les stratégies de protection et de conservation des arbres forestiers méditerranéens. Une nouvelle étude issue du même projet de recherche Woodiv a été publié le 7 février dernier dans la revue Diversity and Distributions. Des chercheurs ont utilisé l’arbre phylogénétique des 64 genres d’arbres méditerranéens pour en évaluer la variabilité spatiale, dans 643 parcelles de 50 km x 50 km sur tout le bassin méditerranéen européen (voir Figure). Ils montrent que le sud de l’Espagne, Chypre et certaines îles de la mer Égée contiennent des zones d’une diversité phylogénétique disproportionnellement grande et identifient ces zones comme des cibles prioritaires pour la conservation des arbres forestiers européens.

 

Figure article woodiv Fev 2021

Figure : Carte de diversité génétique relative. Les zones en bleu clair et en bleu foncé, indiquent une diversité phylogénétique des genres euro-méditerranéen significativement plus forte qu’attendue. A l’inverse, les zones rouges et marrons, indiquent une diversité phylogénétique des genres euro-méditerranéens significativement plus faibles qu’attendue.

 

Les données utilisées dans ces deux études sont issues d’une base de données construite par les chercheurs du projet Woodiv et mise à disposition de la communauté scientifique. Elle fait l’objet d’une publication dans Nature Scientific Data et rassemble plus de un million de données de présence, phylogénétiques et écologiques pour les arbres indigènes de Méditerranée européenne.

 

[1] Les chloroplastes sont les éléments cellulaires responsables de la photosynthèse

[2] L’Union internationale pour la conservation de la nature est l’une des principales organisations non gouvernementales mondiales consacrées à la conservation de la nature. Elle classe les espèces selon leur risque d’extinction, de « préoccupation mineure » à « éteint » en passant par « quasi menacée », « vulnérable » ou encore « en danger ».

 

#ScienceDurable – Production de bois-énergie et impacts sur la biodiversité européenne

Peut-on se passer des énergies fossiles et préserver la biodiversité ? Comme l’ont montré les échanges lors des journées FRB 2017 et de nombreux travaux de re- cherche sur le sujet, la réponse est loin d’être aisée. À l’occasion de la sortie du prochain rapport de l’Ipbes sur l’état de la biodiversité en Europe et en Asie centrale, la FRB a synthétisé l’une des rares études à avoir compilé et analysé un ensemble de travaux sur la question de production de bois-énergie et de ses impacts potentiels sur la biodiversité européenne : Effects of fuelwood harvesting on biodiversity — a review focused on the situation in Europe de Bouget, Lassauce et Jonsell, 2012. Bien qu’il s’agisse d’une stratégie possible parmi d’autres, les auteurs se sont ici placés dans un contexte d’intensification de cette filière.

 

[BiodivERsA] Une note d’orientation BiodivERsA basée sur les résultats du projet SPONFOREST

La note d’orientation sur “Comment l’expansion spontanée des forêts en Europe peut offrir des avantages rentables aux population” présente des informations sur la façon dont l’expansion spontanée des forêts peut offrir une solution fondée sur la nature économique et une mesure d’atténuation du climat. Elle présente des preuves des bénéfices de l’expansion spontanée des forêts (ESF), ainsi que sur la façon dont elle est perçue par les citoyens à travers l’Europe et comment son potentiel peut être pleinement exploité. Cette note d’orientation appelle également à une meilleure reconnaissance de l’expansion spontanée des forêts dans les contextes de politique et de gestion, afin de mieux saisir les opportunités qu’elle offre pour contribuer à de multiples objectifs politiques ou de gestion, en particulier dans le contexte de la future stratégie forestière de l’UE.

 

 

Principales recommandations :

 

  • Les politiques sectorielles concernées telles que celles sur la biodiversité, le climat, l’agriculture et l’aménagement rural, ou la foresterie pourraient considérer l’ESF comme une option politique à tous les niveaux de gouvernance, tout en tenant compte des synergies et des compromis nécessaires entre les différents types de contributions aux populations.
  • Les décideurs pourraient mieux considérer les opportunités offertes par l’ESF en tant que solution fondée sur la nature économique et permettant de soutenir des objectifs politiques multiples
  • Les décideurs, les aménageurs et les scientifiques pourraient reconnaître les jeunes forêts spontanées comme une catégorie distincte d’utilisation des terres afin de soutenir l’intégration des ESF dans les politiques, la planification et la recherche.
  • Il est conseillé aux gestionnaires de définir les options de gestion des ESF sur la base d’éléments factuels tenant compte de l’historique de l’utilisation des terres, et en impliquant les parties prenantes.

 

 

Consulter la note d’orientation

 

 

 Informations sur les compétences consultées et méthode de travail pour cette Note d’orientation.

#ScienceDurable – Les « forêts urbaines », essentielles aux villes de demain

Les zones urbanisées occupent environ 10 % des surfaces terrestres, une proportion qui ne cesse de croître. Ces espaces constituent les milieux de vie de plus de 50 % de la population mondiale et contribuent de manière importante au changement climatique.

 

Face à ces réalités, des efforts de plus en plus importants sont engagés dans de nombreuses villes pour améliorer la qualité de vie et limiter les contributions de ces espaces aux changements globaux, grâce notamment à des plans d’adaptation au changement climatique et en faveur de la biodiversité.

 

Parmi ces actions, l’accroissement de la place accordée aux arbres, avec l’objectif d’évoluer vers de véritables « forêts urbaines », représente une contribution majeure.

 

 

 

Consulter l'article

 

 

 

#ScienceDurable – Sous les tropiques, la lutte biologique peut limiter la déforestation et l’érosion de la biodiversité

Une lutte biologique bien menée en agriculture peut ralentir la déforestation et prévenir la perte de biodiversité. C’est ce que vient de montrer une équipe internationale comprenant des entomologistes, des biologistes de la conservation, des agro-écologistes et des géographes. Les résultats de cette étude ont été publiés dans Communications Biology – Nature.

 

 

Consulter l'article

 

 

 

#ScienceDurable – Déforestation à Madagascar : concilier développement et conservation de la biodiversité

L’île a perdu 44 % de ses forêts naturelles depuis les années 50 et le rythme de la déforestation s’accélère. Avec 90 % d’espèces endémiques, c’est une biodiversité unique qui est menacée de disparition. L’enjeu de la Grande île est de concilier la sauvegarde de son patrimoine naturel et la lutte contre la pauvreté. Un défi de taille qui nécessite des actions menées sur plusieurs fronts. Les recherches du Cirad et de ses partenaires accompagnent le pays dans ce sens au travers de plusieurs projets. Revue de détails à l’occasion de la journée internationale des forêts, le 21 mars.

 

 

Consulter l'article

 

 

 

[Synthèse bibliographique] Incidence du changement climatique sur la biodiversité dans les écosystèmes forestiers et littoraux d’Europe et d’Afrique

 

A travers une large synthèse de la littérature scientifique, la FRB a rendu compte des conséquences du changement climatique sur la biodiversité dans les écosystèmes forestiers et littoraux d’Europe et d’Afrique. Cette revue montre notamment que le changement climatique impacte déjà très significativement la biodiversité de ces continents et devrait avoir des effets considérables dans les années à venir.

 

 

Consultez la synthèse bibliographique

Incidence du changement climatique sur la biodiversité dans les écosystèmes forestiers et littoraux d’Europe et d’Afrique

Si on prend comme référence le scénario 8.5 du Giec, en Europe, d’ici 2085, 31 à 42 % de la surface du continent devrait être couverte par un type de végétation différent. Le changement climatique entraîne aussi un déplacement des espèces avec une floraison et une maturité plus précoce chez de nombreuses plantes, des périodes de migration et de reproduction modifiées chez certains animaux, pouvant créer un décalage temporel entre le cycle de vie des espèces et le pic d’abondance de leurs ressources alimentaires.

 

Le pourtour méditerranéen est le territoire qui suscite les plus “graves préoccupations” pour la conservation de la biodiversité. Il est en effet considéré comme l’une des régions du monde les plus sensibles au changement global. Ses écosystèmes souffriront notamment de l’augmentation de la température, des changements de précipitations, de l’augmentation des sécheresses et des incendies.

 

Sur le continent Africain, les publications scientifiques récentes confirment la trajectoire en cours vers des “niveaux de réchauffement catastrophiques”. Les températures devraient y augmenter plus vite qu’à l’échelle mondiale. Or ce continent regroupe 25 % des points chauds de biodiversité mondiaux.

 

Aujourd’hui, ni en Europe, ni en Afrique, la localisation et la délimitation des aires protégées ne sont adaptées pour correspondre aux changements à venir d’aires de répartition des espèces. Les barrières géographiques empêchent la dispersion des espèces et limitent leur adaptation au changement climatique. La littérature scientifique indique qu’il est essentiel de conserver et développer les continuités écologiques qui jouent un rôle de corridors climatiques et d’éviter toute création de nouvelles infrastructures qui viendraient réduire encore davantage la capacité de dispersion des espèces.

 

Consulter la synthèse complète dans l’onglet “Ressource téléchargeable” ci-après.

Urgence : il faut sauver les forêts tropicales avant qu’elles ne disparaissent complètement !

Près de 12 millions d’hectares de forêts tropicales ont été détruits en 2018, soit l’équivalent de la surface de la Belgique, avec en tête le Brésil (un million d’hectares), le Congo (0,5 Mha) et l’Indonésie (0,3 Mha). Considérés comme des sanctuaires majeurs de biodiversité et conservant d’énormes stocks de carbone, notamment dans leurs sols, ces massifs sont défrichés à une vitesse et une ampleur alarmante.

 

Les causes de ces déforestations massives sont bien connues. Elles sont très clairement liées à la recherche de nouvelles terres agricoles pour servir de pâtures à un élevage bovin intensif en pleine expansion, pour cultiver le soja qui nourrira de gigantesques troupeaux, sur place ou ailleurs, ou pour planter de vastes étendues de palmiers à huile.

 

Afin de stopper la disparition en cours de ces joyaux inestimables que sont les écosystèmes forestiers tropicaux, le conseil scientifique de la FRB appelle a en rapidement supprimer les causes, toutes ancrées dans un modèle de commerce international de denrées agricoles ou alimentaires produites à coût économique minimal et coût écologique maximal.

[Synthèse] Modélisation de niche écologique pour prédire le risque de leishmaniose cutanée dans les forêts néotropicales humides

Les maladies infectieuses à transmission vectorielle menacent un tiers de la population mondiale et sont dépendants d’un ensemble de facteurs socio-économiques et environnementaux, tels que le changement climatique, la modification des écosystèmes par la déforestation, la conversion des habitats naturels en écosystèmes artificiels ou l’urbanisation étendue. Prédire l’apparition et la diffusion de ces maladies infectieuses est donc un des défis majeurs actuels. Une étude parue en novembre 2019 dans la revue PLOS Neglected Tropical Diseases souligne l’importance de la prise en compte des facteurs anthropiques pour l’évaluation du risque de maladie infectieuse et parasitaire chez l’homme.

 

Sous la forme d’une transcription synthétique, la FRB met en avant les travaux décrits dans cette étude visant à identifier les corrélations entre les foyers d’infection de la leishmaniose cutanée et les activités humaines afin de définir les zones présentant un risque d’infection élevé. 

 

Consultez la synthèse complète.

 

Modélisation de niche écologique pour prédire le risque de leishmaniose cutanée dans les forêts néotropicales humides

Prédire l’apparition et la diffusion de ces maladies infectieuses constitue un défi majeur. Bien que les scientifiques disposent d’outils pour établir des cartes de risques, pouvant être utilisées par les autorités publiques, la conception de ces cartes peut être très difficile dans le cadre des systèmes infectieux à cycles complexes, tels que la leishmaniose cutanée. Cela est dû notamment à de nombreuses interactions entre les différentes espèces, hôtes et vecteurs, ainsi qu’a une hétérogénéité spatiale et temporelle importante de réponses en termes de morbidité et de mortalité.

 

Les travaux visaient à identifier les corrélations entre les foyers d’infection et les activités humaines afin de définir les zones présentant un risque d’infection humaine élevé. Les chercheurs ont ainsi produit des cartes de risques avec un soutien statistique élevé.

 

La présente étude a mis en évidence l’importance de l’impact de l’Homme sur l’environnement dans la détermination des zones à risque de leishmaniose cutanée humaine par rapport aux facteurs climatiques et écologiques habituellement décrits.

 

  • Dans la région amazonienne, les cinq variables expliquant le mieux la probabilité d’occurrence de cas de leishmaniose cutanée sont la densité de la population humaine (30,8 % de la contribution), l’empreinte humaine (30,2 %), la température saisonnière (18,9 %), la richesse en espèces de mammifères (13,8 %) et la biomasse aérienne (6,3 %).
  • En Guyane, les variables expliquant le plus grand nombre de cas de leishmaniose cutanée étaient donc l’empreinte humaine (70,1 % de la contribution), les températures diurnes moyennes (15,4 % des cas) et les précipitations du trimestre le plus humide (9,2 % de la contribution).

 

Cette étude souligne donc l’importance de la prise en compte des facteurs anthropiques pour l’évaluation du risque de maladie infectieuse et parasitaire chez l’homme. 

 

Retrouvez la synthèse complète dans les ressources téléchargeables ci-dessous.

Au Brésil : grandes incertitudes sur la protection de la forêt amazonienne

Le Brésil reste marqué culturellement par son passé colonial de conquête du territoire. L’expansion du front pionnier vers le nord et l’ouest s’est faite au détriment de la forêt. L’appropriation est, elle, passée par la conversion des écosystèmes forestiers en terres agricoles ou en pâturages. La forêt n’est pas tant défrichée pour ses ressources – la productivité y est faible – mais plutôt comme réservoir de terres libres. Avec les préoccupations environnementales grandissantes, la forêt représente un gisement mondial de biodiversité et de carbone, et le Brésil doit à présent répondre de la déforestation de l’Amazonie aux yeux de l’opinion internationale.

 

Aussi, lors de chaque conférence internationale, sur la diversité biologique comme sur le changement climatique, le Brésil ne perd pas une occasion de revenir sur sa grande réussite : l’important recul de la déforestation de sa forêt amazonienne entre 2004 et 2014, passée de 27 772 km2 à 5 012 km2 par an, soit une réduction de 82 % de la surface annuelle défrichée (cf. graphique ci-dessous). Dans le même temps, la contribution des émissions de CO2 liées à la déforestation est ainsi passée de 71 % du total des émissions du Brésil à 33 %. Si l’on peut relativiser ces chiffres en pointant le choix opportun des dates de référence, le report de la déforestation sur le Cerrado1 et sa reprise récente en Amazonie, il importe de comprendre les clés de cette réussite, particulièrement dans le contexte actuel où la protection des forêts est remise en cause et fait à nouveau peser la menace d’un point de non-retour pour les écosystèmes.

GRAPHIQUE – Déforestation annuelle dans l’Amazonie légale brésilienne (AMZ)
http://www.obt.inpe.br/prodes/dashboard/prodes-rates.html

 

Jusqu’à la veille du Sommet de la Terre tenu à Rio en 1992, la déforestation de l’Amazonie est la conséquence des politiques d’intégration régionale : développement des infrastructures et fronts pionniers agricoles sont impulsés par le gouvernement fédéral et forment un “arc de déforestation” qui s’avance dans le massif amazonien à partir du sud et de l’est. Cependant, le Brésil peut déjà témoigner de son souci de protéger sa forêt tropicale à l’ouverture du Sommet, à travers plusieurs initiatives. L’une d’entre elles, le Programme de contrôle par satellite de la déforestation en Amazonie légale2 (Prodes) de l’Institut brésilien de recherches spatiales (INPE) a été créé en 1988. Ce programme a permis de connaître l’état des forêts et de suivre son évolution sur le temps long, apportant une vraie crédibilité à la démarche. Et dès 1991, les scientifiques brésiliens alertent sur le processus de déforestation et prédisent une savanisation de l’Amazonie, alors déboisée à 8 %. En 1989, l’Institut brésilien de l’environnement et des ressources naturelles (IBAMA), chargé de la protection de l’environnement, est créé avec des pouvoirs législatifs et de police. Un ministère de l’Environnement sera mis en place à l’occasion du Sommet de la Terre en 1992.

 

Quelques années plus tard, le programme pilote pour la préservation des forêts tropicales, le PPG7, est engagé à l’initiative des pays du G7 et de l’Union européenne, lorsque l’image de “l’Amazonie en flammes” émeut l’opinion internationale, à la suite de la publication du chiffre record de 29 059 km2 de forêts disparues en 1995. En 1996, le président Cardoso édite une mesure provisoire qui modifie le code forestier, portant de 50 % à 80 % la surface des propriétés privées en forêt amazonienne devant rester en réserve de végétation originelle. Il interdit aussi provisoirement la conversion des forêts en terres agricoles. En 2000, le Système national des unités de conservation de la nature (SDUC) est promulgué. Malgré ces différentes initiatives, la déforestation se poursuit sous l’effet des dynamiques régionales et du manque de coordination politique.

#ScienceDurable – La forêt : une véritable alliée dans la lutte contre le réchauffement climatique ?

En 1954, le livre de Jean Giono, “L’Homme qui plantait des arbres”, peignait l’histoire d’un berger écologiste. Jour après jour, tout en menant ses moutons, il enterrait des graines d’arbres au hasard de ses chemins, et, après des années, des paysages entiers étaient de nouveau couverts de forêts. Cette fable de l’action de l’Homme dans la durée est évocatrice et inspirante. En 2006, le programme des Nations Unies pour le développement lançait la Campagne pour planter un milliard d’arbres qui à ce jour revendique plus de 15 milliards d’arbres plantés.

 

Aujourd’hui l’enjeu de la forêt est associé à celui des changements climatiques. Planter des arbres aide sans nul doute à lutter contre ces changements. Lorsqu’ils grandissent, les arbres fixent le dioxyde de carbone, le principal gaz à effet de serre. Sans les forêts mondiales, le réchauffement de la planète serait deux fois plus rapide. L’accumulation de carbone concerne non seulement les arbres, mais aussi les sols, qui séquestrent près de la moitié du carbone d’un écosystème forestier. Seulement, la captation du carbone par les forêts ne suffit pas, à elle seule, à endiguer le changement climatique. De plus, dans les années à venir, ces changements pourraient avoir un effet adverse sur les forêts.

Action n°10 : Je privilégie le papier et le bois durables

Meubles, papier, emballages cartonnés… Tous ces produits du quotidien proviennent des forêts et ont souvent parcouru des milliers de kilomètres jusqu’à nous. Ainsi, une table peut avoir été fabriquée en Chine à partir de bois français – chêne, hêtre, sapin, épicéa – ou bien de bois tropicaux d’Afrique centrale ou d’Amérique du sud – hévéa, teck, wenge. Le papier, que chaque employé de bureau consomme à hauteur de 70 à 85 kg par an (ADEME), subit une transformation si importante qu’on en oublierait presque qu’il provient pour une large part de fibres de bois. Si les certifications ne renseignent pas les acheteurs sur la provenance ni sur les traitements appliqués, elles ont au moins le mérite – et c’est là leur objectif – de favoriser des pratiques forestières qui nuisent le moins possible à l’environnement.

 

“Les certifications favorisent des pratiques forestières nuisant le moins possibles à l’environnement”

 

Les principaux labels, FSC (Forest Stewardship Council) et PEFC (Programme for the Endorsement of Forest Certification schemes) (voir encadré) garantissent que le bois utilisé pour un produit est issu d’une exploitation forestière qui respecte les lois locales, le bien-être des travailleurs et celui des communautés d’habitants, tout en préservant la biodiversité, les services et les valeurs associés aux écosystèmes. Leurs cahiers des charges prévoient de privilégier au maximum les essences locales, de conserver le bois mort au sol et les vieux arbres, ou encore de limiter le recours aux fertilisants. Reste à savoir ce que valent réellement ces certifications, quelle est leur réalité et comment sont réalisés les contrôles de conformité aux cahiers des charges.

 

Une équipe de recherche a comparé plusieurs standards de certification : celui du FSC, et deux autres reconnus par le PEFC en Amérique du nord, le Sustainable Forestry Management (SFM) et le Sustainable Forestry Initiative (SFI).

Leurs résultats montrent que le FSC propose des critères écologiques et sociaux plus performants, en particulier pour préserver les espèces rares et menacées, interdire ou limiter la conversion de forêts naturelles en plantations, et protéger les peuples autochtones. Le SFM et le SFI nord-américains reconnus par le PEFC s’avèrent quant à eux plus efficaces en termes de productivité et de longévité économique (Clark & Kozar 2011). Cependant, ces résultats sont à considérer avec prudence, puisqu’il ne s’agit que de critères prévus en théorie par chaque standard, et non de leurs effets réels, dont l’étude nécessiterait des données de terrain. De façon générale, les principes et critères du FSC seraient plus contraignants, alors que ceux du PEFC donneraient aux entreprises davantage de flexibilité (Auld, Gulbrandsen & McDermott 2008).

 

L’adoption de meilleures pratiques forestières est d’autant plus importante que plus de la moitié des espèces sur Terre vivent dans les forêts. Or chaque année, 3,3 millions d’hectares de forêts sont perdus (FAO 2015), et ce, y compris en Europe, notamment dans la taïga russe. Certaines forêts font place à des champs ou à des villes, tandis que d’autres persistent mais sont exploitées, ou bien converties en plantations d’arbres pour produire des meubles, du papier ou encore de l’énergie. Les  plantations représentent aujourd’hui 7 % des couverts boisés du monde.

 

“Il y a en moyenne 29% d’espèces en moins dans les forêts gérées en comparaison à celles non gérées”

 

Des chercheurs ont étudié l’impact de la gestion des forêts, d’origine ou de plantation, sur leur biodiversité. Ils ont montré que les forêts gérées ont en moyenne une richesse spécifique – nombre d’espèces – de 29 % moins grande que celle des forêts non gérées (Chaudhary et al. 2016). Ainsi, les plantations établies pour la production de bois sont les moins diversifiées avec  un nombre d’espèces réduit de 40 % par rapport aux forêts non gérées. Ce qui n’est guère surprenant lorsque l’on sait que la quasi-totalité des plantations sont des monocultures.

Les modes de gestion sont également très importants en terme d’impact sur la biodiversité. Une coupe claire, qui consiste à raser intégralement une zone, diminue le nombre d’espèces présentes en forêt de 22 %.  La sélection conventionnelle en forêt tropicale, qui implique de ne couper que les arbres les plus grands et de meilleure qualité, le réduit de 13 %. Au contraire, la gestion par rétention – qui consiste à laisser sur-place quelques groupes d’arbres – ou encore, la sélection en forêt tempérée ou boréale – qui ne coupe que les arbres matures, créant des différences d’âge entre les individus  et l’exploitation à faible impact – qui revient à sélectionner chaque arbre à abattre et guider sa chute pour en limiter les dégâts, dans le cadre d’un plan précis –  altèrent beaucoup moins la biodiversité (Chaudhary et al. 2016).

 

“Gérer la forêt, c’est en modifier la structure d’âge des arbres, favoriser certaines essences, changer sa température, sa luminosité, son humidité, … des perturbations qui se répercutent sur tout l’écosystème”

 

Gérer la forêt, c’est en effet modifier la structure d’âge des arbres, favoriser certaines essences, mais aussi changer sa température, sa luminosité ou encore son humidité. Tous ces paramètres influent sur les êtres vivants qui la peuplent. Les perturbations se répercutent alors sur tout l’écosystème. Ainsi, des coléoptères, champignons, lichens et mousses participent à la décomposition du bois mort et dépendent de sa présence. Les souches et les branches coupées ou cassées forment pour eux des abris importants, mais également des moyens de déplacement ou des sites de nidification et d’alimentation pour d’innombrables oiseaux et mammifères. Dans les forêts boréales de Scandinavie, le retrait des résidus de bois sur le sol a réduit le nombre d’espèces de coléoptères (Gunnarsson et al. 2004) et affecté les espèces « spécialistes », dépendantes de ressources particulières (Nittérus et al. 2007). En effet, ces éléments, de moindre qualité pour l’industrie, sont de plus en plus souvent récoltés afin de produire de l’énergie ou bien des matériaux transformés comme le papier et les panneaux de particules. Pourtant, mieux vaudrait les laisser dans la forêt afin qu’ils jouent leur rôle pour la biodiversité (Bouget et al. 2012).

 

En attendant de pouvoir déterminer l’impact réel des labels FSC et PEFC sur la biodiversité, ceux-ci permettent tout de même à chacun d’encourager des pratiques plus durables dans ses achats de meubles en bois ou de papier (van Kuijk, Putz & Zagt 2009).

 

Le Forest Stewardship Council (FSC), association à but non lucratif créée en 1993 par des associations de protection de l’environnement, des commerçants et producteurs de bois et d’autres parties prenantes, offre un cahier des charges international. Initialement conçu pour les forêts tropicales, le label FSC s’applique désormais également aux forêts boréales et tempérées, et il se décline en trois catégories selon les produits : « 100 % issu de forêts bien gérées », « Mixte – papier issu de sources responsables » (mélange de bois issu de forêts FSC et de matériaux recyclés) et « Recyclé – fabriqué à partir de matériaux recyclés ».

 

Le Programme for the Endorsement of Forest Certification schemes (PEFC), fondé par des propriétaires forestiers européens en 1999, reconnaît quant à lui un ensemble de standards dont chacun est défini à l’échelle d’un pays.

 

En 2014, les forêts certifiées PEFC et FSC représentaient respectivement 6,3 % et 4,5 % des forêts du monde. Les forêts ne sont pas contrôlées directement par le FSC ni par le PEFC, mais par des organismes certificateurs indépendants. Les audits sont réalisés, pour chaque exploitation, tous les ans (FSC) ou bien de façon aléatoire (PEFC).

 

Production de bois-énergie et impacts sur la biodiversité européenne

Peut-on se passer des énergies fossiles et préserver la biodiversité ? Comme l’ont montré les échanges lors des journées FRB 2017 et de nombreux travaux de re- cherche sur le sujet, la réponse est loin d’être aisée. À l’occasion de la sortie du pro- chain rapport de l’IPBES sur l’état de la biodiversité en Europe et en Asie centrale, la FRB a synthétisé l’une des rares études à avoir compilé et analysé un ensemble de travaux sur la question de production de bois-énergie et de ses impacts poten- tiels sur la biodiversité européenne : Effects of fuelwood harvesting on biodiver- sity — a review focused on the situation in Europe de Bouget, Lassauce et Jonsell, 2012. Bien qu’il s’agisse d’une stratégie possible parmi d’autres, les auteurs se sont ici placés dans un contexte d’intensification de cette filière.

 

#ScienceDurable – Plaidoyer pour les forêts mélangées

La déforestation massive est une réalité sur l’ensemble des continents. Longtemps cantonnée aux forêts tropicales humides du bassin de l’Amazone et de l’Asie du Sud Est, elle concerne maintenant le bassin du Congo et même l’Europe, où la taïga russe est touchée. Dans son rapport de 2015 sur l’état de la ressource forestière dans le monde, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) estime que 3,3 millions d’hectares de forêts sont perdus chaque année, soit 6 hectares ou encore 9 terrains de football chaque minute. Les sources non gouvernementales sont encore plus pessimistes, évaluant la perte de surface forestière à 30 millions d’hectares en 2016.

 

 

Télécharger l'article

 

retour en haut de la page
fermer
This site is registered on wpml.org as a development site. Switch to a production site key to remove this banner.